Les contraintes de repérage

L’énigme de la Chouette d’Or est soumise à des contraintes de repérage qu’il faut comprendre obligatoirement. Elles sont de trois natures : météorologiques, morphologiques et matérielle.

Que prendre en compte pour un repérage sur le terrain ?

Les conditions météorologiques

A moins de conditions extrêmes, les visées oculaires sont toujours possibles. Cet argument ne tient donc pas pour affirmer que la méthode ne marche pas puisque les conditions météorologiques extrêmes sont rares.

Quel raisonnement permet d’affirmer qu’une méthode qui ne marche pas 10 jours pas an ne peut jamais marcher ?

Toutefois, il nous faut admettre que nous avons cette contrainte matérielle relativement légère toutefois.

Les conditions morphologiques du terrain

Le relief et les obstacles naturels (ou non naturels) sont bien entendu des paramètres à prendre en considération. Grâce à une carte au 1/25.000, ils permettent même d’estimer si les mires et les points de repère sont exploitables.

Par ailleurs, si les points de repère et les mires sont sur des hauteurs, il y a de fortes chances que les visées soient plus faciles. Ils ne faut donc pas partir du principe que la nature est contre nous.

Il est même plausible que des arbres soient présents. Sans que pour autant cela remette en question le principe des visées.

Mais contrairement aux visées qui peuvent exploiter les reliefs du terrain, le report de distance impose un sol pratiquement horizontal. Une simple bosse sur le terrain, située sur la trajectoire de la mesure, peut entraîner une erreur de plus de un mètre.

La méthode du report des mesures n’est donc pas impossible mais elle suppose des contraintes de morphologie du terrain. Et elles ne sont pas nécessairement visibles sur une carte au 1/25.000 car les courbes de niveau ne sont pas tracées tous les mètres mais tous les 10 mètres. Un champ de bosses de 1,50 mètres de haut est donc totalement « invisible » sur la carte. Et avoir la bonne carte et les bons points de repère ne permet pas de dire à l’avance qu’un report de distance fonctionnera une fois sur le terrain choisi.

Autrement dit, il n’y a aucun moyen avec cette méthode d’être sûr à 100% du spot malgré les informations données par la carte. Ce qui est contraire à ce que dit Max Valentin depuis le début de cette chasse. On ne peut être sûr qu’une fois sur place.

Les contraintes matérielles pour réaliser un repérage

Reporter une distance que le livre fournirait semble être une méthode simple et acceptable. Pourtant à y regarder de plus près, cela ne marche pas aussi bien une fois sur place …

Tout d’abord une distance doit être relativement courte pour être humainement reportée sur le terrain. Avez-vous déjà mesuré la longueur d’une cour avec une allumette ? (Souvenez vous, les bizuts !)

Ensuite, pour reporter une distance, mettons de 5 mètres avec une ficelle de cette longueur, il faut encore déterminer deux paramètres :

  • La direction précise à viser avec cette ficelle
  • Le point précis à partir duquel une extrémité de la ficelle doit être placée

Notons déjà que la ficelle n’étant pas rigide, il nécessaire de pouvoir la fixer à son point d’origine. Ou alors utiliser un instrument de mesure rigide (décamètre …). Cette méthode impose donc une première contrainte matérielle, la nature de l’outil servant à reporter la mesure.

Mais sur le terrain comment fait-on pour placer la ficelle dans la bonne direction sinon par une visée ? Il faut donc au moins avoir résolu le problème d’une première visée. Pour ensuite reporter cette distance le long de la ligne de mire. Le report d’une distance remplace donc la deuxième visée proposée comme solution de repérage : ce n’est jamais qu’une variante de ce procédé.

L’énigme de la Chouette d’Or est donc soumise à ces contraintes de repérage élémentaire à mettre en œuvre sur le terrain – et non pas sur une carte – et qui consiste à observer. Moins probablement à mesurer une distance.