L’énigme 520 de la Chouette d’Or se finalise en interprétant un triangle sur la carte de France pour en calculer les dimensions.
Comprendre le début texte
« Entre eux il n’y aurait que deux intervalles s’ils étaient alignés mais ce serait là un jeu bien trop facile ». Cette phrase renvoie à deux concepts de la chasse simultanément : trois éléments alignés et de trois éléments non alignés. Le jeu (la chasse tout entière) devenant facile si on pouvait les assimiler l’un à l’autre.
Les trois éléments non alignés sont évidemment les trois bornes Saint-Martin. Il me faut donc identifier aussi les trois éléments alignés utiles à mon raisonnement.
Placer la clef d’UT sur l’Orthogonale
Comme je viens de le montrer dans les énigmes précédentes, les lignes des deux portées musicales en clef de FA et de SOL définissent une graduation tous les 25 milles nautiques sur l’Orthogonale. Ceci me permet alors de reporter une troisième et dernière clef : la clef d’UT. Située au milieu des clefs de FA et de SOL, à 92,5 km entre Dabo et Carignan, sur la ville de Metz[1]. Je la note « M » habituellement usité pour désigner le milieu d’un segment.
Voilà pourquoi je l’avais déjà mentionné en 650 dans mon tableau :
Figure 1 La double-lecture de l’Orthogonale
71721075 : la longueur d’une médiane
J’avais gardé en réserve une distance de 36 cm à reporter sur la carte de France. Et je fais alors ce constat : la distance de Bourges jusqu’au milieu du segment Dabo-Carignan fait exactement 36 centimètres. Un segment qui n’est pas n’importe lequel : il est la médiane du triangle rectangle BCD.
La flèche d’Apollon par son nom était une indice pour comprendre ce qu’il me reste à faire. Avec une application du « Théorème d’Apollonius » ou « Théorème de la Médiane », je peux calculer les côtés du triangle BCD. J’obtiens l’intégralité des mesures permettant de positionner l’Ouverture.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_de_la_médiane
Je remarque qu’éventuellement, je pouvais trouver ce résultat dès la 650.
Le triangle BCD étant par ailleurs rectangle en C et par voie de conséquence, le triangle BCM aussi. J’ai aussi la possibilité d’appliquer deux fois le Théorème de Pythagore pour arriver au même résultat :
Tableau de synthèse des calculs effectués
Un simple calcul de trigonométrie élémentaire permet d’en calculer les angles également :
Figure cotée obtenue sur la carte de France
Evidemment, si le triangle BCD avait été un triangle plat, ce jeu aurait été beaucoup plus facile pour obtenir toutes ces dimensions !
Schéma final obtenu sur la carte de France
Comprendre le titre
« La terre s’ouvre » renvoie à deux concepts simultanément. Le trou que je vais creuser une fois sur place. Mais également à l’Ouverture, donc Bourges, lieu auquel depuis la 530 j’associe la Vérité. Au second degré, ce titre peut faire allusion à une grotte ou une source. Mais au niveau actuel de mes hypothèses ce n’est que pure conjecture.
Quoi qu’il en soit, lorsque je termine l’énigme 520, je suis sur l’Ouverture. C’est donc que depuis la 650, j’ai longé l’Orthogonale « Dos au Ponant » jusqu’à la clef d’UT. Pour ensuite remonter la médiane jusqu’à Bourges.
Interpréter le visuel
Il est symbolique et semble anodin en apparence. Une lumière jaune qui sort de longues herbes dans une sorte de champ ou de prairie. Le ciel semble nocturne – mais sans certitude. Ce visuel renvoie à l’Ouverture de deux façons simultanées.
Elle représente en effet le lieu où creuser d’où jailli « la Vérité » de la 530, le trou d’où sortira la Chouette. Mais cette tâche jaune dans le visuel renvoie également au symbole de Bourges sur la carte de France et à cette difficulté première de localiser un point avec précision.
Le symbole de la ville de Bourges n’est pas ponctuel : elle ne pouvait donc pas être la Vérité en 530. Et dès lors ce visuel explique que depuis le début de mes hypothèses, je devais arriver à une triangulation. Pour obtenir la précision que la carte n’aurait jamais pu me fournir. Donc la Vérité.
Or c’est justement la situation dans laquelle je suis, puisque la 560 a fourni la 3ème droite pour localiser l’Ouverture. Ainsi qu’un triangle rectangle dont je connais maintenant les dimensions.
Comprendre la fin du texte
Ayant maintenant compris le début du texte et le résultat obtenu, je peux décrypter la suite.
« Maintenant que tu as dénoué tous les fils le doute est le dernier supplice qui te sera infligé. Car c’est la règle de cette partie cruelle, seul tu dois trouver où porter ta pelle. »
Tout d’abord, la situation décrite est claire : j’ai tout résolu … ou presque puisqu’il me manque une chose qui me fait douter : j’ai deux éléments de la zone finale (Dabo et les Bornes Saint-Martin). Mais je n’ai pas le lieu précis où creuser et appliquer cette triangulation pour localiser la cache de la contremarque.
Cela est perturbant mais en même temps conforme à ce qu’a toujours affirmé Max Valentin « Vous trouvez la zone à l’issue des 11 double-pages » ou encore « je n’ai jamais dit que la onzième donne la zone, j’ai dit qu’à l’issue des 11 vous avez la zone ».
Les 8000 mesures de la 650 ont un double-sens
Un élément de compréhension m’était accessible dès la 500 et je n’en trouve une utilité que maintenant : la mesure de 33 centimètres peut représenter une durée d’une seconde.
En effet, si je considère une durée de 560 606 secondes, à la vitesse du son de 33 cm/s, alors c’est une distance de 185 km qui est parcourue : le même résultat qu’avec le pied bourguignon.
Aussi 8000 mesures sont donc 8000 secondes. Etant donné que la mesure est reportée sur l’Orthogonale, je note que les variations de longitude sont justement des variations de l’avancée du jour.
Aussi en calculant l’arc parcouru par la Terre en 8000 secondes à l’équateur et que je le compare à l’Orthogonale, j’obtiens ceci :
Figure 2 Tableau rapprochant 8000 secondes à l’Orthogonale
Si maintenant je disposais d’une carte de France de 3m70, je pourrais y placer la distance parcourue en 8000 secondes – c’est-à-dire la course apparente du soleil.
Ce raisonnement, bien que logique, ne me permet cependant pas de comprendre comment je peux reporter une telle distance sur la carte de France puisqu’il n’existe aucun support dans le commerce permettant de faire cela (la carte de France mesure un peu plus de 1m par 1m).
Je regarde alors ce qui se passe sur une carte IGN de la Série Bleue au 1/25 000 :
Figure 3 Tableau rapprochant 8000 s. à l’Orthogonale au 1/25 000
Si je considère que les distances obtenues sur la carte de France en centimètres sont reportées à l’identique sur une carte au 1/25 000, donc 40 fois plus petites, je m’aperçois que 8000 secondes représentent la durée nécessaire pour parcourir 3700 km (soit 370 cm) mais que cette distance devient 92,5 km sur une Série Bleue.
Donc « Dos au Ponant à 8000 mesures » peut aussi se comprendre comme « Aller de Dabo à Mets ». Et avoir trouvé la médiane veut ainsi dire que je finalise le mouvement par « Aller de Metz à Bourges » cette dernière.
La 520 est une conclusion : il y a une supersolution
Mon interprétation des 11 énigmes veut donc dire que j’ai maintenant une chose à faire et que tous les éléments clefs m’ont été donnés pour trouver la cache et localiser un point précis dedans. De facto, il existe donc une supersolution, une étape invisible qui suit la 520.
Je relève des interprétations au second degré dans le texte de la 520, par exemple que le jeu est constitué de fils, c’est-à-dire les liens entre des couples d’énigmes décrits dans mon hypothèse de résolution de la B. Cinq fils tous dénoués maintenant.
Mais aussi, ce texte me dit clairement que je suis sur l’Ouverture et que je dois en partir. « Montre ton respect pour Dame Nature, et avant te t’éloigner, referme sa blessure. » Evidemment, si j’étais sur place et après avoir creusé et rebouché le trou, cet éloignement consiste à revenir chez moi.
Enfin, l’expression « refermer sa blessure » au second degré renvoie également au fait d’avoir à « boucler une boucle ». Mais également à la médecine – j’évoque ici ma fausse zone de Dole avec les allusions à Louis Pasteur.
Ici s’arrête l’interprétation à faire du texte et commence alors la supersolution selon moi.
La synthèse du Figaro Magazine
La synthèse du Figaro Magazine sur cette dernière étape est davantage une explication de texte plus qu’autre chose et a le mérite de lever des ambiguïtés de vocabulaire. Le lecteur notera que mon hypothèse n’est pas contestée à ce stade du jeu.
Le cahier des charges de Becker
Les deux versions du cahier des charges pour ce qui est du visuel différent légèrement : il évoquait un œuf en or – vraisemblablement l’ancien trésor prévu par Max Valentin car à l’origine, ce n’est pas une chouette qui était prévue. Mais ce détail n’apporte pas grand-chose.
En revanche, le texte a totalement changé : « Sois un peu fou, et à ta folie, ajoute un nid, deux ailes et un œuf ». Je comprends ici qu’il faut ajouter « NI » « LL » et « E » à ma folie, donc probablement une technique pour construire un mot (« FOUILLE » ?) ou un nom propre (BARJOUVILLE qui renvoie à la fausse piste de Louis Pasteur). Si cette énigme communiquait une information vitale, le nouveau texte l’a nécessairement supprimée pour la remplacer par ce que nous venons de trouver.
Je note toutefois un élément important : l’énigme B était située en 11ème position dans le premier cahier des charges, et a été déplacée en « position 0 » dans le second cahier. J’y vois ici que le début et la fin sont en quelques sortes identiques.
J’avais affirmé lors de ma résolution de l’énigme B qu’elle était la naissance de la supersolution, puis que je n’aborderai plus jamais ce thème par la suite. J’estime l’avoir maintenant démontré.
[1] Il est notable que l’étymologie de la ville de Metz est latine (Divodurum Mediomatricorum) et signifie « de la mère du milieu » – Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Médiomatriques