Le leurre de la carte de France

L’énigme de la Chouette d’Or comporte un premier leurre selon moi : la carte utilisée. L’usage d’un tel outil mérite en effet une certaine prudence. Tant dans ce qu’elle représente que dans certaines de ses propriétés.

L’utilisation de la carte : son rôle initial

Si nous devons trouver dans l’énigme de la Chouette d’Or et sa carte un leurre flagrant, c’est dans la compréhension qu’il faut avoir de cet outil. A l’origine, elle représente le réseau routier, et non pas un élément de l’énigme en part entière.

Ainsi, le paradoxe de l’impossibilité de voir Bourges depuis Roncevaux a rarement été souligné. Il est pourtant l’élément principal absolument nécessaire pour débrouiller ce début de la chasse.

Il faut ici s’interdire une confusion à s’interdire : la carte n’est pas le réel.

L'énigme de la chouette d'or : le premier leurre est la carte de France routière Michelin 989.
Carte de France routière n°989 de Michelin

Ainsi, des lieux comme Le Col de Roncevaux dans l’énigme 470 ou la plage de Golfe Juan dans l’énigme 420, ne peuvent pas être clairement localisés. D’une part parce qu’historiquement, ils n’ont pas d’identification claire. D’autre part parce qu’une carte possède une limite de représentation dans sa fonction.

La carte Michelin 989 est une carte routière : elle représente prioritairement les routes et les villes de départ et de destination des conducteurs. Aussi, la ville de Bourges par exemple, n’est elle qu’une tâche jaune et non un repère ponctuel.

Ceci a pour conséquence qu’elle n’est pas un outil adapté à un raisonnement de géométrie élémentaire. La considérer comme telle est donc un leurre en soi.

Orienter la carte dans l’énigme de la Chouette

Il n’y a pas de véritables fausses pistes de l’étape B à la 470 incluses selon moi. Il fallait d’ailleurs que les chasseurs trouvent un minimum d’éléments tangibles pour appuyer ensuite de véritables fausses pistes.  « un mensonge a l’air d’une vérité lorsque il est placé entre deux vérités » dit un proverbe.

Ainsi, l’ordre des étapes, la résolution des deux charades conduisent à Bourges comme Ouverture. Et enfin à Roncevaux pour la première visée Roncevaux-Bourges. Tous ces éléments sont trouvables par tout chasseur aisément.

Le lecteur attentif comprend rapidement le rôle des visuels : définir le caractère duel de la carte de France. En revanche, un doute apparaît sur l’orientation à donner à celle-ci.

Le visuel de la 780 introduit une boussole mettant l’accent sur le pole sud. Mais est-ce le « vrai sud » de la carte ou bien un « autre sud » associé à l’axe Roncevaux-Bourges ? Et dans quel sens dois-je comprendre cet axe ?